Extrait Art et Métiers du Livre

AML N° 347 43 L a taille du métal qui va donner nais- sance à l’estampe est un travail d’exigence. En particulier concer- nant la qualité de coupe de l’outil, son affû- tage. Il en est comme de l’accord d’un ins- trument de musique pour l’interprétation juste d’une partition. D’ailleurs, une image en taille-douce n’est-elle pas le fruit d’une rencontre, celle de la vibration sensible du trait et des fibres du papier amoureuses de l’encre, où l’estampe apparaît comme une sorte de musique graphique ? ACCORDER SON VIOLON OU AFFÛTER SON BURIN Un ami symbolise pour moi cette musicalité de la gravure. Il fut un temps violoniste à l’orchestre de Niort. Son violon, comme tout instrument, se devait d’être parfaite- ment accordé pour générer le meilleur de la musique. Graveur aujourd’hui, il a voulu qu’il en soit de même pour les outils de la gra- vure directe en taille-douce, et ce au travers de l’affûtage, pour que ceux-ci accompagnent et facilitent la pensée créatrice. Cet artiste, c’est Rémy Joffrion, alias Rem. Esprit curieux et méthodique, il a aussi été enseignant. Sa force et son engagement, c’est sa capacité à transmettre le savoir. Au Fil de la Taille-douce, la technique au service de l’art Dans le cadre de l’association Au Fil de la Taille-douce, fondée en 2004 pour promouvoir la gravure, Rémy Joffrion et François Defaye, tous les deux artistes, proposent leurs outils innovants. Leur but : accompagner et faciliter la pensée créatrice avec l’« affûte-burin futé », l’« affûte-berceau » et la « oui-canne ». Par Gérard Robin, président de l'association Art 7 Events 2EM DANS SON ATELIER ¥ -ICHÒLE *OFFRION Page de gauche : #OPEAUX D ÏCHOPPE GRAVURE SUR CUIVRE ¥ -ICHÒLE *OFFRION Ci-dessous : 2EM (ARMONIQUES BURIN ET ÏCHOPPE SUR CUIVRE CHINE APPLIQUÏ X CM ¥ 2ÏMY *OFFRION Quelles sont, Rémy, les prémices de ton engagement artistique ? Tout se joue dans la petite enfance. Les va- cances au bord de la mer. Dessiner sur le sable avec le gros orteil au gré de son imagi- nation foisonnante dans l’innocence de la jeunesse. 40 ans plus tard, opportunément, alors que souvent, au téléphone, je crayon-

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