Extrait Art et Métiers du Livre

Alice Jacquin, une relieuse à redécouvrir 28 AML N° 342 un village de la campagne française au lever du soleil, tandis que celui des Deux Pierrots comporte au premier plat deux visages dont l’un sourit et l’autre pleure, séparés par une flèche transperçant un cœur et une marguerite effeuillée symbolisant le choix amoureux tiraillé entre joie et tris- tesse. Le dos quadrillé de losanges tel le costume d’Arlequin évoque l’héroïne, Colombine. Au centre du plat inférieur, un Cupidon avec son arc et ses flèches est dis- posé dans un losange sur fond vert à effet doré poudré. Le décor traversant est ici allégo- rique : une flèche a parcouru les plats pour transpercer le cœur. Semblant être un demi-cuir à bandes, reliure plus moderne, Maria Chapdelaine est pourtant un plein cuir dont le décor cen- tral est un paysage de montagne enneigé peint en noir et blanc. Le travail du doreur, plus présent, est fait de filets verticaux sur les plats et horizontaux sur le dos où le titre domine le nom de l’au- teur. Ces reliures dites parlantes ou allusives nous apprennent qu’Alice Jacquin effectuait néces- sairement un travail poussé de recherche et de documentation, plat supérieur de la reliure L’Aiglon montre celui-ci gisant, les ailes repliées, avec dans ses griffes un rameau sur un fond intensé- ment doré et décoré d’étendards portant le nom de batailles napoléoniennes. Le décor traverse le plat inférieur, où l’emblé- matique petit chapeau à la cocarde évo- quant l’Empereur est centré dans une cou- ronne triomphale. Quant au décor de Chantecler , il représente un coq perché sur un promontoire, chantant fièrement devant De haut en bas : Edmond Rostand, Chantecler, Éditions Pierre Lafitte, 1910. Reliure d’Alice Jacquin. Edmond Rostand, Les Deux Pierrots , Éditions Pierre Lafitte, 1923. Reliure d’Alice Jacquin.

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