Extrait Art et Métiers du Livre

AML N° 335 29 De haut en bas : Dune nocturne , gravure à l’aquatinte et gaufrage en résine, dans André Coulon, Alguelune* , 32 cahiers recto, 32 x 22 cm, 130 ex., 1978. Michel Boucaut, Incises* , 10 acrostiches et 16 encres originales, 25 x 22 cm, 15 ex., 2000. autre chose à vivre ». Il venait de suivre un stage de gravure à l’Atelier du Safranier à Antibes. Toujours en compagnie de son épouse, directrice d’école, il choisit de s’ins- taller dans l’Aude, au pays des Cathares : « Pour moi, le départ n’est ni une fuite ni un renoncement, mais une aventure, une ouver- ture vers de nouveaux possibles. » Nouvelle transhumance pour ce marcheur familier des routes de Compostelle. Créateur de livres En germe depuis des années, le projet d’une maison d’édition éclora dans ces terres arides. Le Libre Feuille naît en 1998 et son premier livre paraît l’année suivante. Quelques principes sont posés : « Les mots sont plus importants que les dessins. Sans eux, il n’y a pas de livre. Ils permettent de transmettre une pensée, un vécu. C’est la base de la communication. » Sa mère lui a légué sa passion pour le dictionnaire Larousse : « En français, nous avons la chance d’avoir des mots pré- cis. J’aime ceux qui tendent à faire grandir l’homme.Quand il y a un questionnement, il y a un effet miroir qui m’inté- resse. Les réponses ne sont pas données. Il faut les déce- ler. » Michel Boucaut ne se considère pas comme un éditeur : « Son travail consiste à faire émerger les mots, à vivre leur sens. Moi, j’accompagne les textes que j’aime. Je suis plutôt un créa- teur de livres. » Quelques inédits figurent au catalogue, notamment Va versToi d’Henri Bellanger (2003), Une ortie blanche de Ile Eniger (2011) récompensé par l’Adagp, Peu de chose (2019) du même auteur pour les 20 ans du Libre Feuille. Les autres ouvrages, déjà publiés, prennent un nouvel essor dans ses « re-créations ». « L’important est que le signifiant nous interpelle. La poésie, c’est une pensée dans une image, un équilibre secret entre le fond et la forme,une passion accumu- lée sous les mots, un élan vers autre chose. Peut-être que ce qui n’est pas dit est encore plus important que ce qui est dit. » Corps et biens de Robert Desnos (2000), Paroles de Jacques Prévert (2000), Césarée de Marguerite Duras (2001), La Lettre en chemin de Pablo Neruda (2004), Rythmes d’Andrée Chedid (2006), Le Livre ouvert de Paul Éluard (2010), Elsa de Louis Aragon (2017)… Ses choix le ramènent souvent à la vie,à l’amour,au temps « Les mots sont plus importants que les dessins. Sans eux, il n’y a pas de livre. Ils permettent de transmettre une pensée, un vécu. C’est la base de la communication. »

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