Extrait Art et Métiers du Livre

AML N° 329 49 Une reconnaissance incontestée André Beuchat a rapidement été connu en Italie et en Suisse, grâce à un éditeur d’eaux- fortes de Florence qui achetait ses cuivres et diffusait ses gravures. « Mais, avant de penser au marché, il faut beau- coup travailler ! » Depuis, il est devenu son propre ambassadeur, nouant des relations internationales essentielles auprès de col- lectionneurs, d’amateurs et d’institutions. André Beuchat s’est d’ailleurs vu décerner le prix de l’Aca- démie des beaux-arts, section Gravure (Institut de France), en novembre 2016. Il expose à Paris au salon Pages et à la Journée de l’estampe contempo- raine, place Saint-Sulpice, ainsi qu’à la galerie de magnifiques gaufrages en spirale sur les- quels est assis un moine. Mentionnons égale- ment la collection « Demi-Lunes » qui réunit, en de petits opuscules verticaux, des auteurs tels que Nicolas Boileau ( Tempus Fugit ), Mon- taigne ( Parabole humaine ), saintAugustin ( La Mémoire ) ou,plus près de nous,Jorge Luis Borges ( Le Temps ). André Beuchat aborde des sujets qui le touchent et sa recherche est celle d’une intimité entre gra- vure et écrit. Actuellement l’artiste aime travailler avec des auteurs qui écrivent à partir de ses gravures, essentiellement des Italiens parce qu’il peut aisément les rencontrer : « Il s’agit d’une sollicitation inhabituelle,je leur demande d’entrer librement par la porte que je leur ouvre. » C’est le cas de certains « Quaderni del Mattino », d’ Arrière-pays, avec Giu- seppeArmani,et d’une édi- tion de grand format en cours de réalisation, All roads lead to Rome , bilingue italien-anglais : sept poésies inédites d’Anna Cascella Luciani, traduites par Barbara Carle, accompagneront sept grandes gra- vures. Une autre tentation est de créer des livres sans texte : « C’est alors la gravure qui parle, car c’est un langage universel. » Si elles sont le plus souvent imprimées sur des papiers Hahnemühle, Magnani ou Arches, choisis pour leur teinte et leur tex- ture, il a plutôt recours au Zerkall, un papier allemand, pour les livres. André Beuchat effectue en permanence un va-et-vient de la gravure « pure » à la gra- vure dans le livre, de l’œuvre indépendante à celle faisant partie d’un ensemble. « Le livre d’artiste, c’est un virus et une belle maladie ! » De haut en bas : Quelques volumes de la collection « Demi-Lunes ». Nicolas Boileau, Tempus fugit , eau-forte d’André Beuchat, collection « Demi-lunes », impression à l’encre noire à la main sur presse chalcographique, texte en caractères mobiles Augustea, 10 pages cousues à la main, 90 x 160 mm, tirage unique à 60 ex. sur papier Hahnemühle, 2009. « André Beuchat aborde des sujets qui le touchent et sa recherche est celle d’une intimité entre gravure et écrit. »

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