Extrait Archéologia

! 7 Archéologia , hors-série 35 Archéologia : Depuis quand travaillez-vous sur ce projet de restitution de la grotte Cosquer ? Frédéric Prades : Cela fait plus de deux ans que nous travaillons sur ce projet. Le groupe Kléber Rossillon a d’abord répondu à un appel d’offre de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour proposer sa version de la grotte Cosquer dans la Villa Méditerranée. Puis est venu le temps de la conception et de la réalisa- tion de ce projet dans toute sa complexité, puisqu’il s’agissait de faire entrer une grotte préhistorique dans un bâtiment très contemporain. En effet, la restitution de la grotte a été conçue à l’intérieur de la Villa Méditerranée. Qu’est-ce qui a guidé ce choix ? Ce lieu a été choisi par la Région Provence-Alpes- Côte d’Azur, qui est à l’origine du projet, et qui était partie du constat suivant : d’un côté, il était important de faire découvrir au public la grotte Cosquer, inac- cessible et menacée de disparition à moyen terme, et d’un autre côté, la région possédait le bâtiment de la Villa Méditerranée, qui n’avait jamais vraiment trouvé sa vocation auprès du public, et qui était disponible. Fort de ces deux constats, le projet de la grotte Cosquer dans la Villa Méditerranée s’est imposé assez naturellement à la Région. Pourquoi est-il important de reproduire cette grotte si particulière ? La grotte Cosquer est sous-marine. Son entrée est très difficile à atteindre puisqu’elle se trouve à presque 40 m de fond ; elle n’est accessible que par un boyau naturel de plus de 100 m de long. Ce qui veut dire que seuls des spéléologues sous-marins confirmés et une petite poignée de scientifiques initiés peuvent aujourd’hui pénétrer à l’intérieur pour y mener des études. En trente ans, une vingtaine de personnes seulement l’ont visitée, essentiellement des scienti- fiques, pour y faire des relevés et des études des sols, gravures et peintures, mais le grand public n’a jamais pu s’y rendre. On ne peut envisager aucune ouverture dans cette grotte, puisqu’elle compose à elle seule un biotope particulier, avec un air sous pression, et que la moindre perforation de la falaise pour y créer une entrée pourrait déstabiliser complètement ce biotope. Il est également essentiel de la conserver car des études ont montré que le niveau marin continuait de monter, et que certaines peintures et gravures, qui étaient totalement à sec au moment de la découverte, sont déjà en partie submergées à certaines occasions. Projet de restitution de la grotte Cosquer élaboré par le groupe Kléber Rossillon. © Kléber Rossillon

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