Extrait Archéologia

HORS SÉRIE 17 Œ uvres choisies Le Cheylounet en Haute-Loire est devenu un site de référence pour les épées de l’âge du bronze (2 200 à 800 avant notre ère). En effet, il existe pour l'âge du bronze moyen un type d’épée dit Le Cheylounet, essentiellement attesté dans le Massif central et sa périphérie. Ces épées présentent une garde déployée ou enveloppante, fixée par des rivets à la languette terminale de la lame. Reconnaissables stylistiquement, elles restent toutefois mal connues, en raison de l’absence de contexte précis de découverte. Les épées semblent apparaître en Europe vers le milieu du 2 e millénaire avant notre ère et, avec elles, se renouvelle la figure du guerrier qui devient dès lors incontournable. Emblèmes de l’élite guerrière, elles constituent des offrandes de premier ordre en contexte cultuel ou funéraire. Objets remarquables, elles ont suscité l’intérêt de nombreux chercheurs et comptent parmi les artéfacts les plus spectaculaires des collections archéologiques. Épées du Cheylounet 2 200-800 avant J.-C., bronze, dépôt de la Métropole de Lyon en 2018 Cavalier de Bas-en-Basset 400-25 avant J.-C., bronze, achat du musée en 1967 En 1966, fut retiré du lit de la Loire un ensemble exceptionnel en alliage cuivreux. Composé de deux pièces indépendantes, fondues à la cire perdue, cet ensemble représente un cavalier nu, à la silhouette longiligne, montant à crû un cheval. Le mouvement de l’animal est retranscrit par la courbe qui, de l’encolure, se propage aux pattes antérieures. Ces pièces font partie de la statuaire anthropomorphe de « bronze », dite celtique, qui se caractérise par l’aspect expressionniste des attitudes, notamment celle des mains tendues vers l’avant, le pouce relevé comme on le voit sur la main droite du cavalier de Bas-en-Basset. Dans la gauche, il tenait vraisemblablement un bouclier aujourd’hui disparu. Sa chevelure est ramenée en bandeaux à l’avant et surmontée d’une sorte de houppe, marqueur d’une position sociale spécifique. Les orifices marquant les yeux du cavalier et de sa monture devaient être garnis d’une substance colorée qui contribuait à la magnificence de ce guerrier rappelant les figurines qui décoraient les chars processionnels de l’âge du fer (800 à 52 avant notre ère). Ces chars, dont peu d’exemplaires sont connus, étaient surmontés d’un vase de bronze qui contenait probablement un liquide consacré intervenant au cours d’un rituel.

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