Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 621 / 41 Site de l’ancienne Palmyre, II e siècle de notre ère. Photo avant 2015. © NPL, DeA Picture Library / C. Sappa / Bridgeman Images La maison Beyhoum, à Beyrouth, où se trouve l’Institut français d’archéologie de Beyrouth. © Institut français du Proche-Orient permettre les recherches, il fait déplacer les villages qui occupaient le temple de Bêl à Palmyre, le Krak des Chevaliers et le sanc- tuaire d’Héliopolis à Baalbek. Il soutient les grandes missions françaises de Byblos, Ougarit, Mari, en Palmyrène du Nord-Ouest et en Syrie du Nord. Il encourage l’installa- tion de missions étrangères : les Américains explorent ainsi Antioche à partir de 1932 (Université de Princeton) et Doura Europos dès la fin des années 1920 (Université de Yale) tandis que les Allemands fouillent les temples du Liban et le site de Tell Halaf en Syrie. Il restructure l’Institut de Damas où sont étudiées les langues et les civilisations arabes, et en assure la direction de 1938 à 1942. Ces années, qui s’achèvent avec la Seconde Guerre mondiale, voient une com- plète transformation du paysage archéo- logique et des connaissances sur le passé antique et médiéval des sites explorés. Dans le même temps, Seyrig dote la Syrie et le Liban d’une législation sur les fouilles archéologiques. L’Institut français d’archéologie de Beyrouth Toute cette période reste relativement trou- blée par les révoltes arabes contre la pré- sence française puis par la Seconde Guerre mondiale, qui aboutissent en 1946 à la déclaration d’indépendance de la Syrie et du Liban. Mais la même année naît, sous les auspices d’Henri Seyrig, l’Institut français Entre Grèce et Syrie Immédiatement après la Première guerre mondiale, Henri Seyrig, alors âgé de 24 ans, engage toute son énergie à se donner les moyens d’embrasser une carrière archéo- logique par la voie la plus rapide. Désireux d’intégrer l’École française d’Athènes (EFA), il apprend le grec ancien à partir de 1919, réussit l’agrégation de grammaire en 1922 et est nommé membre de cette École dans la foulée. Ce parcours très inhabituel est suivi d’un séjour de sept ans à l’EFA, dont il devient brièvement secrétaire général. Il visite alors la Grèce et consolide son expé- rience d’archéologue, notamment à Thasos où il met au jour l’une des portes monumen- tales sculptées et le sanctuaire de Poséidon. Si le séjour à l’EFA comprend traditionnelle- ment un voyage en Italie et un séjour à l’École française de Rome, Henri Seyrig a, en plus, l’occasion de se rendre en Syrie. En 1924 et 1925, Paul Perdrizet, chargé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres de mener des fouilles dans la région d’Antioche (alors sous mandat français), invite le jeune chercheur à l’accompagner. Durant deux campagnes, ils explorent Antioche, Daphnè, Séleucie de Piérie et Hiérapolis. Remarqué par René Dussaud, conservateur au musée du Louvre et archéologue actif en Syrie depuis 1895, Seyrig revient dans ce pays en 1928 et, dès 1929, se voit chargé des fouilles du temple de Bêl à Palmyre. Ses qualités lui valent d’être nommé la même année directeur des Antiquités de Syrie et du Liban, poste créé dès 1920 pour assurer la protection et la mise en valeur des sites de ces deux pays. Ses nouvelles fonctions sont d’abord admi- nistratives : il s’agit d’organiser les activités archéologiques en plein développement depuis le début du mandat français. Pour

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