Extrait Archéologia n°613

ARCHÉOLOGIA N° 613 / 63 ➤ Pourquoi avoir organisé dans cette exposition ? 2022 constitue une importante année pour l’égyptologie, puisque c’est à la fois le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes et le centenaire de la découverte de la tombe de Toutânkhamon. Dans ce cadre-là, le musée royal de Mariemont a proposé à Bozar, le Palais des Beaux- Arts de Bruxelles, une exposition sur la ville d’Alexandrie car, d’une part, le musée y a fouillé, conjointement avec le Centre d’études alexandrines (CEAlex), pendant une dizaine d’années et, d’autre part, il conserve d’importantes collections provenant de cette ville, dont un buste colossal (près de 3 m de haut !) et une série de têtes de reines, tous de l’époque ptolémaïque. Nous souhaitions ainsi dévoiler au grand public cette Égypte des Ptolémées. Bozar et le Mucem de Marseille (troisième co-organisateur de l’événe- ment et qui accueillera l’exposition en 2023) ont apposé leur marque en apportant une dimension contemporaine au propos. ➤ Comment se distingue-t-elle des autres expositions organisées sur Alexandrie ? Il y a déjà eu de nombreuses expositions sur ce thème dont celle du Petit Palais à Paris, en 1998, « La Gloire d’Alexan- drie », qui a beaucoup marqué le grand public. Mais, depuis, les fouilles archéologiques et les recherches scientifiques sur la ville antique ont été nombreuses ; par ailleurs, nous souhaitions nous détacher d’une perception « mythique » ou « divine » de la cité pour revenir à une perception beau- coup plus factuelle et urbaine. Que sait-on exactement de la ville et du quotidien des Alexandrins dans l’Antiquité ? Nous apportons des éléments de réponses, qui demeurent toutefois partiels car une partie de la cité s’est effondrée dans la mer (notamment lors d’un tsunami en 365) et seuls les témoignages des élites nous sont parvenus… ➤ Vous avez mentionné une dimension contemporaine. Quelle est-elle ? Le parcours est ponctué de dix-sept œuvres d’artistes contemporains, du monde arabe et égyptien en particulier. Toutes viennent questionner notre regard sur Alexandrie et ses monuments, devenus des icônes du patrimoine mon- dial. Ellie Ga s’interroge par exemple sur le phare : son his- toire, sa perception au fil des siècles, les hypothèses sur sa reconstitution. Elle propose un diaporama qui dialogue avec une maquette en liège, des monnaies antiques ou un manuscrit arabe montrant l’édifice en ruine. À partir de ces Jean-Claude Golvin, Alexandrie , aquarelle. Musée départemental Arles Antique. © Jean-Claude Golvin / Éditions Errance

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