Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 607 / 63 CI-DESSUS. Avro Lancaster similaire à celui abattu au-dessus de Fléville- devant-Nancy. © Wikimedia Commons / B. Spragg, 2018 PAGE DE GAUCHE. Opération Overlord en 1944. Cet avion de chasse américain a été abattu dans le nord de la France en août 1944. Collection Archives Berliner Verlag. © akg-images / Sammlung Berliner Verlag Une archéologie récente Le premier site de crash à avoir été étudié par des archéologues est celui de Fléville- devant-Nancy en Meurthe-et-Moselle, avec la découverte d’éléments métalliques en juil- let 1997. Le conservateur du service régional de l’archéologie, Jean-Pierre Legendre, est alors contacté, sa hiérarchie finissant par lui accorder la première autorisation offi- cielle de fouille sur ces vestiges considérés dès lors comme archéologiques. L’appareil est identifié, son histoire reconstituée et la trace des aviateurs survivants retrouvée, J.-P. Legendre confiant alors : « C’est là où l’archéologie contemporaine n’est pas une Les premières fouilles réalisées en France sur des vestiges des deux guerres mondiales ont eu lieu dans les années 1990, grâce à des archéologues convaincus de l’intérêt à prendre en compte les traces de ce « passé récent ». Ces périodes sont maintenant reconnues comme des éléments constitutifs de la discipline, intégrées parmi les grands axes de recherche établis par le Conseil national de la recherche archéologique. La Seconde Guerre mondiale, plus particuliè- rement, commence à être abordée dans les universités, permettant à des étudiants de réaliser des travaux sur du mobilier ou sur des sites précis. Dès l’accident, un site de crash d’avions de la Seconde Guerre mondiale est attractif : que ce soit pour des questions idéologiques et pécuniaires, pour satisfaire une curiosité ou un intérêt historique, il fait l’objet d’études et de prélèvements. Essentiellement explorés par des bénévoles, ces lieux sont depuis peu investis par les archéologues lors de fouilles préventives ou programmées, comme témoins matériels de cette période mais aussi de l’histoire de l’aviation et de ses techniques. La multiplication de ces recherches a donné naissance à une discipline qui cherche encore sa légitimité et ses problématiques : l’archéologie de l’aéronautique. Par Louise Aymard, étudiante en archéologie à l’université de Bourgogne

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz