Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 601 / 53 La petite colline du prophète Élie sur l’île de Milo, où a peut-être été découverte la statue. Des blocs antiques, attribués à un temple sur une acropole (idée du lieutenant Leycester en 1852), existent toujours au sommet de la colline et font actuellement l’objet d’une étude minutieuse par une équipe du CNRS (sous la direction de Jean-Charles Moretti). © Zde, Wikimedia Commons ; retouche D. Fellague Extrait d’un plan de Toulon au milieu du XIX e siècle. La statue a été découverte près de la porte de France (rectangle rouge) à peu de distance d’un terrain réservé à la marine où elle put être entreposée avant son remploi (Rumèbe éditeur). Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France ; DAO D. Fellague En 1844, le conseil municipal de Toulon envi- sageait une extension de l’enceinte de la ville, finalement décidée par un décret du 28 sep- tembre 1852. Lesvieux remparts furentdémolis et de nouvelles fortifications établies, de 1853 à 1856. Une sculpture en marbre d’Artémis d’Éphèse d’époque impériale, réduite à son buste et ses avant-bras, fut alors réemployée dans le rempart dit de Castigneau, à proxi- mité de la porte de France. De la gaine divisée en compartiments ornés qui enserraient les jambes, il ne restait que le sommet. La sculp- ture fut alors probablement débitée pour faciliter son remploi. Nous ignorons pourquoi cette réplique de la statue a servi de simple matériau dans une maçonnerie du XIX e siècle. L’œuvre a peut-être été oubliée, ou victime d’un certain dédain face à sa poitrine féconde recouverte de multiples protubérances (buste dit polymaste). L’absence de musée d’art à Toulon avant 1888 était sans doute peu pro- pice à la sauvegarde des pièces antiques. À la faveur de travaux d’urbanisme en 1929 et de la démolition du rempart de Castigneau, le buste fut retrouvé et rejoignit les collections de la municipalité de Toulon. Il alimenta aussitôt des discussions sur sa provenance.

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