Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 596 / 61 Selon la tradition historiographique, c’est aux environs de 1070 que Jocelyn de Châteauneuf, fils du seigneur de Saint- Antoine, alors nommé motta nemorosa , reçoit les reliques d’Antoine le Grand. Il s’agit d’un présent de l’empereur byzantin Romain IVDiogène, aux côtés duquel il aurait combattu contre les Turcs Seldjoukides. De retour en Dauphiné, il les dépose dans l’église paroissiale de son village (Saint-Antoine I), confiée par l’évêque de Valence en 1083 à l’abbaye provençale de Montmajour. Cette dernière érige rapidement l’église en prieuré (couvent) bénédictin. Parallèlement, une fraternité laïque à vocation charitable se forme à la fin du XI e siècle ; à proximité L’abbaye de Saint-Antoine-en-Viennois. © Cnossos, musée de Saint-Antoine-l’Abbaye Installée au cœur du Dauphiné, Saint-Antoine-l’Abbaye est le berceau d’une histoire pluriséculaire étonnante, marquée par la fondation d’un ordre hospitalier, appelé à jouer un rôle majeur à la fin du Moyen Âge. Les récentes fouilles archéologiques permettent de mieux appréhender les étapes du chantier de sa vaste abbatiale ; elles ont aussi mis au jour les vestiges de son grand hôpital, devenu le vaisseau amiral du rayonnement de l’ordre à travers toute l’Europe. Par Géraldine Mocellin , directrice du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye, Sylvain Demarthe , maître de conférences en histoire de l’art à l’université de Montpellier 3 et Nicolas Reveyron , professeur d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université Lyon 2

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