Extrait Archéologia n°593

ARCHÉOLOGIA N° 593 / 55 La nécropole de La Marnière dans son extension maximale. DAO O. Mignot À GAUCHE. Vue générale du chantier après décapage. Le quartier de Favary se trouve de l’autre côté de la route à l’extrême droite. © Paul Garcin, Hélices Attitude place lors d’une première période d’utilisa- tion de la nécropole – qu’il demeure di!cile de dater. Ces espaces dédiés à la circulation disparaissent ensuite pour laisser place à de nouveaux emplacements de crémation. Le comblement inférieur de ces bûchers a livré un poids d’os inférieur à 200 g (à de rares exceptions près), ce qui correspond aux petits fragments osseux non prélevés lors des actes post-crématoires. Les cas où la masse osseuse est plus importante semblent coïncider avec une volonté de sacraliser le lieu d’incinération du défunt. Chaque sépulture renferme un seul individu à l’exception d’une (SP2475), où se côtoient un sujet de taille adulte et un périnatal – peut-être une mère et son bébé. Sur les soixante-douze individus reconnus, ont été recensés huit adultes (plus de 20 ans), trois infans (entre 6 mois et 6 ans révolus) et un périnatal (proche de la naissance). Cette fouille, réalisée en préalable à l’amé- nagement de logements d’a#aires pour le compte de la Société Méridionale d’Investis- sements Industriels de Vitrolles, a été dirigée par Mosaïques Archéologie, sur prescrip- tion du service régional d’archéologie des Bouches-du-Rhône. Délimitée au sud par un chemin empierré, la nécropole s’étend sur plus de 2 000 m 2 et abrite soixante- treize structures funéraires. Ce quartier des morts était peut-être lié à un établissement vinicole identifié à quelques centaines de mètres à l’ouest, au lieu-dit Favary, connu par di#érentes campagnes de prospection pédestre menées depuis le XVIII e siècle. Diversité des fosses-bûchers Parmi les structures découvertes dans la zone sépulcrale ont été recensées soixante- six fosses-bûchers • et sept fosses destinées à des actes qui ont lieu après les crémations – ces fosses, dont les bords n’ont pas subi les assauts du feu, abritaient soit des fragments d’os brûlés et des charbons, soit des dépôts de mobilier sans restes osseux. La longueur des fosses-bûchers oscille entre 1,20 m et 1,80 m pour une largeur moyenne de 0,60 m, ce qui correspond globalement à la taille d’un individu humain. Profondes entre 0,20 m et 0,60 m, les fosses-bûchers sont dans un état de conservation assez variable. Un seul bûcher présente des dimensions hors normes (3 x 1,20 m pour 2 m de pro- fondeur) ; situé au sud du chemin, il paraît isolé du reste de la nécropole, mais sa fouille n’a pas permis de bien saisir sa spécificité, puisqu’il a été totalement nettoyé avant d’être comblé. Par ailleurs, des traces recti- lignes dans le sol définissent l’emprise d’en- clos funéraires vraisemblablement mis en En 2017, à une dizaine de kilomètres à l’ouest d’Aix-en-Provence, dans la plaine alluviale de l’Arc, une opération d’archéologie préventive, menée sur le site de La Marnière à Rousset, a livré une nécropole datée entre le milieu du I er siècle et le début du III e siècle. Elle illustre les pratiques funéraires gallo-romaines dans le sud de la Gaule et vient enrichir leur connaissance. Par Olivier Mignot , responsable d’opération, ArkeMine SARL, chercheur associé à l’UMR 5140 ASM et Marie Gagnol , chargée d’étude, chercheuse associée à l’UMR 5138 ARAR Répartition des structures funéraires dans l’espace sépulcral. structures funéraires du Haut-Empire structures environnantes gallo-romaines structures postérieures au Haut-Empire

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