Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 586 / 39 Localisation de la fouille sur le plan d’Angers, avec l’évolution du trait de la rive droite de la Maine depuis l’Antiquité. Infographie M. Pithon, Inrap 2018-2020. jour une vaste cour fermée par un portique et centrée autour d’un podium et d’une source encore alimentée. Daté du Haut- Empire et défini alors comme le probable jardin d’agrément d’une domus ou d’une villa suburbaine, l’ensemble correspond au premier gisement antique découvert dans le quartier de la Doutre, sur la rive droite de la Maine faisant face à l’ancienne Juliomagus. Un diagnostic archéologique réalisé en 2017 a permis de réorienter l’in- terprétation du site vers celle d’un sanc- tuaire de source et de le resituer sur le trait de rive de l’époque antique. Cette limite reste forte durant le premier Moyen Âge, les édifices les plus anciens de la Doutre ne la franchissant pas. Tel est le cas de l’abbaye du Ronceray fondée au début du XI e siècle à l’emplacement de la basilique Sainte-Marie, connue par les textes au VI e siècle. L’abbaye se situe donc au bout de la ligne des ponts reliant la Doutre à la ville et au point de départ des voies, d’ori- gine antique, vers Nantes et Rennes. Des logis entre la Maine et l’abbaye du Ronceray Le cadre naturel, ainsi que l’environnement archéologique et historique des deux logis, est très fortement marqué par la proximité de la rivière et de l’abbaye du Ronceray, dans laquelle s’est installée l’école des Arts et Métiers au début du XIX e siècle. En 1993, une fouille de sauvetage y a mis au Près de trente ans après la découverte d’un ensemble monumental antique, de nouvelles fouilles préventives menées au sein de l’école des Arts et Métiers à Angers ont mis au jour deux logis médiévaux successifs qui accompagnent l’urbanisation progressive de la berge de la Maine. Les latrines du second logis, dont l’occupation se prolonge jusqu’au début du XX e siècle, livrent des informations archéologiques rares sur la vie quotidienne d’un immeuble de rapport dans un quartier populaire d’Angers. Par Martin Pithon , archéologue, responsable de recherches archéologiques à l’Inrap

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