Extrait Archéologia

g ŏ łŏĆĉăŏĥŏ Ć CX M„elj [\ I\eXeZflik Or c’est précisément un minuscule chef-d’œuvre qui a mis en émoi les spécialistes comme le grand public. « Cette Vénus sculptée dans la craie est d’une qualité d’exécution remar- quable », souligne C. Paris. « Comme pour toutes les belles découvertes, nous l’avons trouvée le dernier jour, sur le dernier mètre carré et dans les derniers coups de truelle. Nous l’avons rapidement nettoyée et puis nous avons essayé d’assembler les trois morceaux principaux. » Stéatopyge, comme la plupart de ses consœurs de la même époque, elle présente un fes- sier exagérément rejeté vers l’arrière, de belles cuisses, un ventre proéminent et des seins opulents. En revanche, ses bras sont à peine esquissés, ses jambes n’ont jamais été finalisées et son visage est représenté sans traits. Ces critères l’inscrivent parfaitement dans le canon esthétique de la sculpture gravettienne, représentée par les célèbres Vénus de Lespugue, de Willendorf ou encore le bas-relief de Laussel. Sa remarquable coiĵure en quadrillage, réalisée par de légères incisions au silex, n’est pas sans rappeler la Dame à la capuche de Brassempouy. Ces Vénus sont connues à quelques dizaines d’exemplaires en Europe. En France, seule une quinzaine était jusqu’à maintenant répertoriée ;\ eflm\cc\j _pgfk_…j\j [\ kiXmX`c La forte concentration de ces fragments en craie, dont certains semblent être des déchets de fabrication, incite les archéo- logues à identifier la présence d’un ate- lier dédié à cette production. « Cette hypothèse est importante à avancer car ce type d’atelier se compte sur les doigts de la main et les plus connus sont situés en Russie ou en Europe centrale. » Les rigoureuses techniques de fouilles modernes vont désormais permettre de déterminer le contexte chronologique et spatial de ces objets au sein d’habitats ou de possibles ateliers. À terme, le souhait des spécialistes est de renouveler les nombreuses problé- matiques concernant ces statuettes, qu’il s’agisse de chercher l’origine de la matière première (ici de la craie récol- tée dans l’environnement immédiat), de déterminer les causes des fracturations (sont-elles volontaires, liées au gel ou au processus de fabrication?), ou encore d’observer les diĵérentes traces d’outils utilisés. Enfin, le but est de comprendre la raison d’être de ces statuettes attes- tées tout au long du Paléolithique supé- rieur. « Si la plus ancienne connue en ivoire est rattachée à la culture de l’Auri- gnacien (vers 30000 ans) et a été décou- verte en Allemagne au Hohle Fels, c’est durant le Gravettien que se développe ce phénomène. Diĵérentes hypothèses ont été émises depuis la fin du XIX e ɯ siècle et beaucoup sont aujourd’hui caduques. Actuellement est privilégiée celle d’une expression symbolique de la femme et plus particulièrement de la fécondité… » Afin de marquer cet événement, Amiens Métropole a choisi de donner à l’une des rues du nouveau quartier de Renancourt le nom de cette Vénus qui sera, quant à elle, visible au musée de Picardie à Amiens, dont la réouverture est prévue pour le printemps 2020. yc„fefi\ =flie`„ et la dernière découverte en contexte stratigraphique remontait à 1959 sur le site de Tursac en Dordogne. Si la campagne 2019 a livré cette excep- tionnelle sculpture, ce n’est pourtant pas un cas isoléɯ : « cette découverte vient clore une série d’une quinzaine de frag- ments de statuettes, aux mêmes canons esthétiques et mesurant toutes entre 3 et 15ɯcm, mises au jour depuis 2014. Celle-ci demeure la mieux conservée et avec le plus grand nombre de détails », pré- cise le spécialiste. « Aujourd’hui donc, le site d’Amiens-Renancourt 1 double le nombre de ces objets d’art gravettiens découverts sur le territoire français. De plus, il modifie la carte de répartition des gisements, autrefois marquée par le sud- ouest de la France, le nord de l’Italie, l’Europe centrale et la Russie, en l’élar- gissant au nord-ouest de l’Europe. » Á >8L:?<% M„elj ^iXm\kk`\ee\ Xlo Z_\m\lo [Ë8d`\ej$I\eXeZflik (# )'(0% Ÿ Jk„g_Xe\ CXeZ\cfk# @eiXg :@$;<JJFLJ% G_fkf^iXg_`\ X„i`\ee\ [\ cX ]fl`cc\ [Ë8d`\ej$I\eXeZflik (% Ÿ :c„d\ek GXi`j# @eiXg Repères chronologiques !ŏ (h+(%0$%-1!ŏ/1,h.%!1. ŏĨ!*2%.+*ŏą0!0ĀĀŏHŏā2!5ĀĀŏ 2 *0ŏ*+0.!ŏt.!ĩŏ/!ŏ %2%/!ŏ !*ŏ ,(1/%!1./ŏ ,h.%+ !/ŏ +*0ŏ (!ŏ $>0!(,!..+*%!* ŏ Ĩ!*2%.+*ŏ ăĉ!ĀĀĀġăă!ĀĀĀĩČŏ (Ě 1.%#* %!* ŏĨăĈ ĀĀĀġĂĉ ĀĀĀĩČŏ (!ŏ . 2!00%!* ŏĨĂĉ!ĀĀĀġĂĂ!ĀĀĀĩČŏ (!ŏ +(10.h!*ŏ ĨĂ2!0ĀĀġā8!0ĀĀĩŏ!0ŏ (!ŏ # (h*%!* ŏĨā8!0ĀĀġā2!0ĀĀĩċŏ !ŏ0!.)!ŏ !ŏ#. 2!00%!*ŏ 0%.!ŏ /+*ŏ *+)ŏ 1ŏ /%0!ŏ !ŏ ŏ . 2!00!ŏ !*ŏ +. +#*!Čŏ +Úŏ "10ŏ)%/!ŏ 1ŏ &+1.ŏ 1*!ŏ %* 1/0.%!ŏ (%0$%-1!ŏ , .0% 1(%t.!ċŏ !ŏ !00!ŏ h,+-1!ŏ 0!*0ŏ h# (!)!*0ŏ !ŏ *+)ġ .!1/!/ŏĝŏ h*1/ŏĞŏ,.h$%/0+.%-1!/ċ

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz