Extrait Archéologia n°578

ARCHÉOLOGIA N° 578 / 55 Vue de l’amphithéâtre avec, en arrière-plan, le plateau de Fourvière. Une partie du monument est sous la rue. © LaTaupeVousGuette La table claudienne , sans doute affichée dans le sanctuaire, immortalise dans le bronze le discours de l’empereur Claude en 48, en faveur de l’accès au Sénat des citoyens gaulois des Trois Gaules. de soixante ou soixante-quatre cités des provinces de Lyonnaise, d’Aquitaine et de Belgique se réunissaient pour honorer Rome et l’empereur lors de fêtes fastueuses, dont les jeux de l’amphithéâtre étaient un élément. Ce sanctuaire symbolisait tout autant la loyauté politique des élites gauloises envers le prince que leur cohésion, leur réussite et leur dignité. Ainsi, les places réservées dans l’amphithéâtre, l’existence de person- nifications des peuples gaulois (Strabon, Géographie , IV, 3, 2) et l’abondance de sta- tues des prêtres indiquent un espace de représentation des Gaulois eux-mêmes. L’assemblée des délégués au sanctuaire avait également un poids politique : elle pouvait ainsi faire entendre ses réclamations auprès de l’empereur, comme l’illustre sans doute la table claudienne • . En outre, le Conseil des Gaules était secondé par une administration qui gérait des ressources financières consé- quentes issues des cotisations des cités et de l’exploitation de domaines. Un amphithéâtre lié au prestigieux sanctuaire des Trois Gaules Riche de son patrimoine, Lyon commé- more le bimillénaire de la construction du plus ancien amphithéâtre connu en Gaule. Il fut offert pour la sauvegarde de l’empe- reur Tibère (14-37) par le santon (de la cité de Saintes) C. Iulius Rufus (et un membre de sa famille), sans doute lors de sa prêtrise au sanctuaire des Trois Gaules. Lieu d’une mémoire reconstruite attachée aux premiers martyrs chrétiens de Gaule en 177, le monu- ment vit aussi le un sort funeste réservé à d’autres, tel peut-être le gaulois Maricc en 69 (Tacite, Histoires , II, 61). Ces événements tragiques ne doivent pas faire oublier les fonctions culturelle, religieuse et politique de l’édifice, liées au sanctuaire de Rome et d’Auguste. Dans ce sanctuaire, dont on ignore s’il faisait partie du territoire de la cité de Lugdunum , chaque année, des délégués

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