Extrait Archéologia

34 / ARCHÉOLOGIA N° 577 DOSSIER / DIJON LES TEMPS LOINTAINS : PRÉHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE Le Paléolithique reste encore mal connu à Dijon%; en revanche, pour le Néolithique, l’agglomération a livré un nombre non négligeable de sépul- tures : à Beauregard (Longvic), une série de tombes individuelles oumulti- ples a ainsi été fouillée en 2018. Sur ce même site, on a également découvert pour la première fois dans le dijonnais une maison de la fin du Néolithique. L’âge du Bronze a essentiellement livré une série de sépultures, notam- ment au quartier des Bourroches. À l’âge du Fer (VIII e -I er siècle avant notre ère), il ne semble pas y avoir eu de noyau central de peuple- ment auquel aurait succédé la ville antique mais plutôt une occupation diffuse avec des traces d’occupation multiples. Néanmoins, ces observations souffrent souvent de l’ancienneté des découvertes et les constructions de cette période, pour l’essentiel de bois et de terre, sont des vestiges difficiles à détec- ter. Comme pour les époques les plus anciennes, c’est essentiellement grâce aux sépultures que se carac- térise la présence protohistorique (à Longvic notamment). Quelques traces d’habitat ont néanmoins été repérées au quartier des Grésilles, par Franck Ducreux en 1992, avec la présence de silos de la fin du premier âge du Fer. De fait, la découverte Dijon : histoire d’une ville Une ville c’est d’abord un site : pour Dijon, c’est celui d’un point de rencontre entre la plaine de la Saône et les plateaux calcaires. Installée sur une plaine alluviale, Dijon est surplombée par une série de buttes-témoins calcaires et entourée de vastes terres fertiles. Située au carrefour des axes commerciaux, elle devient le lieu de résidence des évêques de Langres au haut Moyen Âge, puis la capitale d’une des plus riches principautés européennes et le plus grand centre urbain de Bourgogne. Par Patrick Chopelain, ingénieur de recherche à l’Inrap, membre UMR ArTeHis 6298, université de Bourgogne Restitution du village de la « Peut-Combe ». © Christophe Gaston, Inrap il n’y a pas de centre évident à Dijon avant le castrum du III e siècle : ni forum, ni occupation très dense ne sont attestés pour l’instant. Dijon est une ville secondaire située à mi-che- min entre les agglomérations des Bolards (Nuits-Saint-Georges) et de Til-Châtel. La création au I er siècle de la grande voie d’Agrippa reliant Lyon à Trèves semble avoir été à l’origine d’une première agglomération diffuse dont on peine à saisir les fonctions la plus notable, et qui a renouvelé totalement notre perception de l’histoire, reste celle qui a révélé, en 2009 à la Peut-Combe, à la limite de Plombières et Talant, un village d’artisans de la fin du premier âge de Fer (500-450 avant notre ère) fabriquant fibules, nécessaires de toilette et agrafes de ceinture. Cette occupation en fond de vallée laisse d’ailleurs supposer qu’une agglomé- ration importante est proche. DIJON AU I er ET II e SIÈCLE : UNE VILLE SECONDAIRE Contrairement aux capitales de cité de la région, telles Autun, capitale de l’ancien territoire éduen, et Langres, capitale de l’an- cien territoire lingon,

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