Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 573 / 33 DOSSIER / L’ÉCRITURE Glyphes mayas. Détail d’une plaque d’un calendrier en calcaire avec des glyphes en bas-relief indiquant les mois et les jours. 644 de notre ère. Provenant de Palenque au Mexique. © DeAgostini / Leemage L’ÉCRITURE MAYA La Mésoamérique voit se développer trois systèmes d’écriture aux alentours du IV e siècle avant notre ère. Le système le plus élaboré est celui de l’écriture maya qui apparaît aux cœurs de cités prospères gou- vernées par des rois. Quant aux écritures olmèque et zapotèque, elles restent indé- chiffrées à ce jour. Les textes en écriture mayas sont composés d’une succession de glyphes rectangulaires formés de plusieurs éléments fixés autour d’un signe central. Certains représentent des mots entiers et d’autres des syllabes. La lecture se fait de gauche à droite et de haut en bas y compris au sein même du glyphe. La syntaxe de l’écriture maya est extrê- mement complexe. Le système combine à la fois des logogrammes, des syllabogrammes (voir p. 42 pour une présentation plus précise de ces termes) et des compléments phonétiques. De plus, l’écri- ture maya comporte de nombreux signes diffé- rents notant la même valeur syllabique ou logo- graphique. Un même mot peut donc être écrit de plusieurs manières différentes. Cette écriture est toujours en cours de déchiffrement. Bien que le mystère de son système ait été percé, sa grande polyvalence et ses nombreuses variantes offrent encore quelques zones d’ombre. LES CARACTÈRES CHINOIS Les premières inscriptions chinoises connues datent du XIV e siècle avant notre ère. Elles ont été retrouvées sur des os de bovidés ou des carapaces de tortues et ont une fonction oraculaire. Ces inscriptions, dites jiaguwen , notent l’interprétation de la divination révélée par les craquelures for- mées par le feu à la surface de la matière. L’écriture chinoise est la seule à avoir conservé une structure identique depuis ses origines jusqu’à nos jours. Elle se compose de milliers de caractères correspondant chacun à un mot. Les signes sont composés de l’assemblage de traits et de figures simples qui permettent de nombreuses combinai- sons. Leur nombre n’a cessé d’évoluer. On estime entre 3 000 et 6 000 le nombre de caractères usuels. Au cours du III e siècle avant notre ère, l’em- pereur Qin Shi Huang Di unifia l’empire chinois. Afin de faciliter les échanges et la communication à travers son immense pays, il initia une réforme de l’écriture. Son ministre Li Si fixa la graphie de chaque carac- tère et en simplifia le tracé. En 1954, la République populaire de Chine, souhaitant lutter contre l’illettrisme, imposa une nouvelle réforme de l’écriture destinée à simpli- fier la graphie des carac- tères. L’écriture chinoise s’est fortement diffu- sée et a été adoptée hors de Chine pour la transcription de différentes langues comme le japonais ou le vietnamien. Presse-papier inscrit en caractères chinois. Chine, pierre, XIX e siècle.

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