Extrait Archéologia

ans les musées 4 / ARCHÉOLOGIA N° 568 Fouille d'un des locus magdaléniens des « Hauts de Buffon » à Montluçon dans l'Allier.© Inrap/Loïc de Cargouët 2010 Exploré en 2010 par une équipe de l'Inrap, sous la res- ponsabilité de U. Cabézuelo et J.-F. Pasty, le site de plein air des « Hauts de Buffon » est constitué de deux concentrations distantes de quelques mètres. Elles ont livré les témoignages d'une ou plusieurs occu- pations assez rapprochées dans le temps, contem- poraines des brutales pulsations climatiques du Tardiglaciaire (14000-12000 avant notre ère). En com- paraison avec d'autres gisements du Massif central et de ses marges, l'ensemble se distingue avant tout par son bon état de conservation : l'organisation générale de ses vestiges n'a pas été modifiée par des phéno- mènes postérieurs à son abandon, ce qui a permis de mettre en lumière la diversité des activités réalisées sur place, de préciser les dynamiques de l'occupation mais aussi d'éclairer la complexité des comporte- ments liés à l'acquisition des matières premières ou à la production de lames et de lamelles en silex. À LA DÉCOUVERTE D'UN CAMPEMENT MAGDALÉNIEN L'exposition présentée à l'Espace Boris-Vian de Montluçon invite donc le visiteur à un voyage sur- prenant au cœur de ce campement. Parcourant les différentes unités d'habitation du « Locus 2 » resti- tuées au sol grandeur nature, il a la possibilité d'en découvrir les nombreux témoignages mis au jour par les archéologues, en l'occurrence ici d'artefacts en pierre, seuls rescapés de la conservation du gise- ment. En les observant, le visiteur pourra appré- hender l'une des spécificités des enquêtes préhis- toriques qui, comme souvent en archéologie, sont exclusivement construites autour d'objets… C'est à partir des seuls outils et fragments d'armes que les spécialistes tentent en effet d'approcher la diversité des techniques et la richesse des traditions que nous qualifions, par commodité, de magdaléniennes. En les examinant dans le détail et en les confrontant aux restitutions expérimentales, il est possible alors de mieux comprendre la nature des activités du quotidien (la taille du silex, la chasse ou les activi- tés domestiques) mais aussi les formes de l'habitat, les choix économiques opérés dans la sélection des matériaux et les stratégies d'approvisionnement des groupes de chasseurs-collecteurs mobiles qui ont fréquenté ce site à la fin des temps glaciaires. À l'issue de ce parcours, les scientifiques nous resti- tuent finalement, à grands traits, l'organisation de ces sociétés magdaléniennes, à travers leurs struc- tures sociales, leurs normes de production et d'enca- drement, leurs constructions territoriales ou encore leurs systèmes de valeurs. Chacun aura alors tout le loisir d'en apprécier l'étonnante modernité ! Raphaël Angevin, ministère de la Culture, Jean-Sébastien Martin, ville de Montluçon, et Jean-François Pasty, Inrap MONTLUÇON ENQUÊTE PRÉHISTORIQUE DANS LA VALLÉE DU CHER C'est sur le territoire de la commune de Montluçon, dans le département de l'Allier, qu'a été fouillé l'un des sites paléolithiques les mieux préservés du centre de la France. À la suite de ces recherches, la ville de Montluçon nous plonge, en partenariat avec l'Inrap et la Drac d'Auvergne-Rhône-Alpes, au cœur d'un campement magdalénien exceptionnel. INFOS PRATIQUES Montluçon, la ville à remonter le temps !-13000 : enquête préhistorique dans la vallée du Cher , du 15 septembre au 16 décembre 2018 au Fonds d'Art moderne et contemporain de Montluçon, Espace Boris- Vian, 27 rue des Faucheroux, 03100Montluçon. Tél. : 04 70 02 81 20 et www.montlucon.com © Ville de Montluçon-Direction de la communication/Amélie Réthoret 2018