Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 567 / 41 Ferme gauloise. Ceinte par un enclos, elle se compose d’une maison, peut- être à étage, de dépendances et d’une cour dédiée aux activités agricoles et artisanales. Plan et restitution idéalisée de Bazoches-lès- Bray « La Voie Neuve ». © François Reuille Mobilier de la sépulture 4 de Châtenay-sur-Seine « Les Gobillons ». Poignard pseudo-anthropomorphe et fourreau, canines de suidé (porcin), bracelet, anneau et pierre à aiguiser. Bronze, fer, pierre, corne. Premier quart du III e siècle avant notre ère. Inv. 82.6.112 à 118, collection du musée départemental de Préhistoire d’Île-de-France. © Carole Bell, Ville de Troyes et les résultats des fouilles récentes y sont à l’honneur, ainsi que plusieurs collections iné- dites, au travers de plus de cinq cents objets archéologiques, textes, illustrations et res- titutions. Bien que divisée entre deux lieux, l’exposition a été pensée comme une même entité, le Palais synodal de Sens abordant les croyances religieuses et le monde des morts et le musée Saint-Loup se concentrant sur les différents aspects de la vie quotidienne. VIVRE ET TRAVAILLER CHEZ LES SÉNONS Les fouilles archéologiques récentes ont largement mis en évidence le fait que cette société majoritairement rurale était tour- née vers l’agriculture, l’élevage et l’artisa- nat. Quelques agglomérations fortifiées (oppidums) ponctuaient un espace rythmé par des fermes individuelles et de grands domaines fonciers. Semblant se développer davantage entre la fin du III e siècle et le début du I er siècle avant notre ère, ces derniers sont ceints par un enclos et se composent généralement d’une maison, probablement à étage, de dépendances et d’une cour dédiée aux activités agricoles et artisanales. Les traces archéologiques ténues mises au jour sur plusieurs sites laissent supposer une architecture principalement en terre et en bois. Clous de charpente, gonds, agrafes ou encore clés suggèrent des portes, des murs et des couvertures aujourd’hui disparus... La première mention écrite des Sénons (dont le nom « sénos » signifie « ancien/ vieux » en gaulois) remonte au IV e siècle avant notre ère, au moment où une partie de sa population migre vers le sud des Alpes et marche vers Rome. Si la majorité des Sénons est alors installée sur un territoire qui s’étend entre les villes actuelles de Melun, d’Auxerre, de Montargis, d’Étampes et de Troyes, cer- tains d’entre eux décident de rejoindre les bords de l’Adriatique et de s’installer de façon durable dans le nord de l’Italie. Afin de retracer de manière inédite l’histoire de ce peuple gaulois, Luc Baray, commissaire scientifique de l’événement et directeur de recherche à l’université de Bourgogne, a conçu cette double exposition, reconnue d’intérêt national et labellisée Année euro- péenne du patrimoine culturel 2018 par le ministère de la Culture, et présentée aux musées de Sens et Troyes. La grande qualité