Extrait Archéologia

4 / ARCHÉOLOGIA N° 565 Archéologia : Pourriez-vous nous présenter cette Galerie égyptienne ? François Arné : C’est une section du musée appréciée du public car elle est très originale ! À côté d’une très belle collectiond’objets,elle présente deux ensembles exceptionnels et uniques en Europe : les reconstitu- tions grandeur nature et à l’identique des tombes égyptiennes de Nefertari, grande épouse royale de Ramsès II (vers 1250 avant J.-C.) et de Sennéfer, gou- verneur de Thèbes sous le règne d’Amenhotep II (vers 1420 avant J.-C.). Ces deux « demeures d’éternité » sont issues d’un don fait en 1988 par la fondation Kodak-Pathé de fac-similés photographiques. En effet, lors des campagnes archéologiques menées dans les années 1970 par lemusée du Louvre, la tombe de Nefertari est intégralement photographiée et sa restitution (avec ses différents volumes, ses salles et ses deux niveaux) présentée pour la première fois dans l’exposition Ramsès le Grand montée au Grand Palais en 1976. Quant à la tombe de Sennéfer, moins grande et dont seul le caveau a été reconstitué, elle LE MANS RÉOUVERTURE DE LA GALERIE ÉGYPTIENNE est ornée de très belles peintures ; dévoilée en 1985 à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette lors d’une exposition dédiée aux technologies mises au service de l’art, elle a fait l’objet d’un nouveau pro- cédé (inventé et expérimenté par Kodak-Pathé pour la première fois dans la Salle des taureaux à Lascaux en 1981) de transfert de photographies sur les parois en relief, ce qui donne à cette reconstitution un réalisme impressionnant ! Quels sont les enjeux de la nouvelle présentation ? F. A. : Quinze ans après l’ouverture, l’aménagement des salles de la galerie a été modernisé, les éclairages refaits et l’accessibilité aux personnes handicapées adaptée. Nous avions également envie de donner une nouvelle impulsion à cet espace, et plus de cohé- rence en rapprochant étroitement les restitutions des tombes des œuvres exposées. Nous avons ainsi axé la présentation de ces dernières sur un thème unique : la conception égyptienne de la mort et l’art funéraire. Le département des Antiquités égyptiennes dumusée Vue de la tombe de la reine Nefertari. Découverte en 1904 par Ernesto Schiaparelli et considérée comme l’une des plus belles et des mieux conservées de la vallée des Reines,elle a fait l’objet d’une campagne de restitution photographique selon un procédé traditionnel de tirages grand format,contrecollés sur supports rigides puis assemblés.Le Mans, musée de Tessé.©Musées duMans Né de la Révolution française, lemusée de Tessé occupe l’emplacement du domaine de la famille de Tessé, dont les biens mobiliers forment une partie importante du fonds ancien. Les premiers déve- loppements de la collection égyptienne du musée datent de 1822, grâce au don d’Édouard Dubois de Montulé (1792-1828). Régulièrement enrichie depuis, elle prend un nouveau tournant dans les années 1980 avec un dépôt important dumusée du Louvre et la création de la Galerie égyptienne en 2001. Fermée depuis janvier 2017, cette dernière vient de rouvrir, offrant aux visiteurs unemeilleure lisibilité de ses richesses. François Arné, le directeur des musées duMans, nous en parle.

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