Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 563 / 25 SCÈNE DE CHASSE Cette mosaïque ornait le triclinium d’une villa du IV e siècle après J.-C. La chasse au lion occupe un des six chasseurs mis en scène. Le propriétaire soulignait par ce choix le caractère valorisant d’une activité qui évoquait aussi Alexandre et Hadrien. Détail de la mosaïque romaine de la villa de La Olmeda, à Pedrosa de la Vega, province de Palencia, Espagne. CC - BY - SA Ángel M. Felicísimo NUANCES D’UN TABLEAU Les images jouent un grand rôle dans la représentation des chasses romaines. Elles offrent cependant une vue incomplète et assurément déformée des réalités de cette pratique. À l’instar des textes émanant en partie des poètes (Horace, Virgile ou Ovide) qui font surtout référence aux chasses mythologiques ou imaginées, les traités d’époque romaine, dérivés du stratège grec Xénophon (Arrien, Oppien d’Antioche), exaltent surtout les vertus aristocratiques et héroïsantes des chasseurs, illustrées par les reliefs de sarcophages d’époque plus tardive, et ne donnent guère une descrip- tion réaliste des chasses. Pourtant, le règne animal dans sa diversité est représenté tout au long de l’histoire romaine : grands et petits mammifères, oiseaux, insectes, rep- tiles, faunes aquatiques, crustacés ou pois- sons divers. Leur mise en scène suggère une observation instantanée, fine et sous des angles multiples, à laquelle les spectacles de l’arène n’ont sans doute pas été étrangers. L’absence d’unité caractérise les espaces romains. Le rythme de la chasse, son évo- lution et ses traditions n’y sont absolu- ment pas uniformes. Si Pline l’Ancien tait cette pratique, cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas, ni qu’il faille s’en tenir à des comparaisons avec la chasse noble des époques médiévales et modernes, ou à des confrontations avec la passion grecque pour la cynégétique.

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