Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 561 / 27 ARCHER ROYAL Fragment de décor du palais de Darius I er à Suse, en briques émaillées, cet archer royal (vers 510 avant J.-C) illustre le faste de l’immense empire achéménide au cours du premier millénaire avant J.-C. Prêt du musée du Louvre. © J. F. BIFACE Dans la première salle du musée, une vitrine de bifaces interroge le visiteur sur les toutes premières préoccupations esthétiques de l’humanité : la finesse de leur taille et la recherche de symétrie indiquent qu’ils n’étaient pas toujours de simples outils. Celui-ci (environ 500!000 avant J.-C.), a été trouvé en Indre-et-Loire et acquis par le LAD. © J. F. et les continents pour illustrer des formes ou des thèmes communs à toutes les grandes civilisations (la prière, le culte des morts, les figures de cavaliers, la forme de l’aiguière, les plats au décor solaire, etc.), à l’exemple de ces masques funéraires en or, originaires de Syrie ou du Liban (600-300 avant J.-C.), du Pérou (100 avant J.-C. -"700 après J.-C.) et de la Chine du Nord (907- 1125) ou encore de ces maternités, l’une en bronze, venue d’Égypte à la Basse Époque, l’autre en ivoire, bel exemple de l’art des sculpteurs parisiens à l’époque gothique, et la dernière, en bois, illustrant la culture Yombe au Congo, au XIX e siècle. Les car- tels y sont sommaires (on doit parfois les chercher au dos des vitrines) et, de peur de tomber dans l’érudition, ils assènent sou- vent des lieux communs : de la confronta- tion seule des œuvres doivent sourdre les interrogations et donc la réflexion du visi- teur. Ce parti pris minimaliste se retrouve malheureusement dans tous les outils de médiation, de l’audio-guide aux dispositifs multimédia des salles. musées français actionnaires ou parte- naires de l’agence. Outre le Louvre, y figurent par exemple Guimet, Cluny, le musée d’Ar- chéologie nationale de Saint-Germain-en- Laye, le musée du quai Branly-Jacques Chirac ou encore la BnF"; de leurs collections, provient la moitié des œuvres exposées (300 pour cette première année, le nombre ira décroissant ensuite), souvent des œuvres emblématiques, tel l’archer perse en briques émaillées du musée du Louvre provenant de Suse en Iran, que complètent les acquisitions du LAD depuis 2007 (630 dont 235 présen- tées dans les salles) et quelques prêts venant de musées des pays du golfe, d’une qualité tout aussi remarquable. LE SÉSAME DU MUSÉE Mettre l’accent sur les convergences plus que sur les divergences qui ont présidé à la formidable histoire de l’humanité depuis ses origines, tel est le sésame délivré par la première salle du parcours. Au sol, autour d’une rose des vents, une carte y indique dans leur alphabet d’origine (latin, arabe, grec, hébreu…) les noms des villes dont pro- viennent les œuvres exposées au LAD"; sur les murs, des lignes se prolongent, symbo- lisant les rayons du soleil"; dans les vitrines, des triades d’objets transcendent les âges

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