Extrait Archéologia

ans les musées 6 / ARCHÉOLOGIA N° 561 APHRODITE À LA COQUILLE Cette statue-fontaine ornait le jardin d'une luxueuse maison de Vienne.Marbre blanc gris à gros grain avec traces de polychromie, II e -III e siècle après J.-C. © Patrick Ageneau/Musée de Saint- Romain-en-Gal L'exposition présente la campagne photographique menée par Philippe Schuller autour de l'aqueduc du Gier. Ici, le pont des Granges (Saint-Maurice-sur-Dargoire). © Philippe Schuller/Signatures Puits, citernes, thermes, fontaines, aqueducs, bar- rages, égouts… L'eau est un élément majeur de la culture romaine que les ingénieurs ont su canaliser avec unemaîtrise remarquable. Si les fouilles récentes de la Domus aurea à Rome ont mis au jour le système hydraulique complexe qui mettait en mouvement la luxueuse salle à manger tournante de Néron, l'expo- sition qui se tient actuellement au musée romain de Lyon s'intéresse à des usages beaucoup plus courants. Nécessaire dans la vie quotidienne, notamment pour la cuisine et la toilette, l'eau reste un élément rare dans le monde méditerranéen. Pourtant, elle coulait en abondance à Lugdunum. UNE VILLE D'EAU Fondée en 43 avant J.-C., la capitale des Gaules possé- dait l'un des réseaux hydrauliques les mieux équipés de l'Empire. Avec 200 km d'aqueducs, elle pouvait presque rivaliser avec l’ Urbs en bénéficiant d'un débit d'environ 30000 m 3 par jour. Cette ressource prove- nait de diverses origines : la pluie, recueillie par des citernes, les nappes phréatiques, exploitées par des puits parfois très profonds, ou encore les sources, cap- tées par des galeries de drainage sur les pentes des collines tandis que les cours d'eau plus importants étaient déviés par des canaux et des barrages. Ensuite, tout convergeait dans les quatre aqueducs qui achemi- naient le précieux liquide.L'altitude de la cité lyonnaise nécessitait d'aller chercher l'eau dans des régions plus élevées, voire lointaines, pour assurer un approvision- nement continu, même en période de sécheresse : leMont d'Or au nord, lesmonts du Lyonnais à l'ouest et le Pilat au sud avec le spectaculaire aqueduc du Gier, le plus long et lemieux conservé de tous. Contrairement aux idées reçues, l'aqueduc était le plus souvent enterré et ne devenait aérien que lorsqu'il fallait traverser une dépression ou une vallée, ce qui représentait seulement 6% du réseau lyonnais. Les tracés sont aujourd'hui bien connus des archéologues mais on ignore en général la date de construction, le délai de réalisation et la durée d'utilisation. Ces réali- sations ne faisaient en tout cas preuved'une technique extrêmement élaborée.Une fois arrivéedans la ville,la ressource était généralement stockéedans un château d'eau qui la répartissait entre différents réservoirs. Le plus célèbre se trouve sur le flanc de la colline de Fourvière, connu sous le nom de grotte Bérelle. La distribution obéissait ensuite à la politique hydrau- lique mise en place par l'empereur Auguste dans le cadre d'une réforme de l'administration urbaine. En cas de pénurie, priorité était donnée aux fontaines publiques, venaient ensuite les bains publics puis les particuliers qui en usaient pour leurs thermes et leurs jardins… Priscille de Lassus LYON AQUA, L'INVENTION DES ROMAINS Les ingénieurs romains ont appris àmaîtriser le cycle complet de l'eau, de sa cap- tation à son évacuation, pour assurer l'hygiène et le confort de la population des grandes villes. Cas pratique à Lugdunum, qui possédait l'un des réseaux les plus élaborés de l'Empire,comme l'explique lanouvelle expositiondumusée romain. INFOS PRATIQUES Aqua, l'invention des Romains , jusqu'au 6 mai 2018, à Lugdunum, musée et théâtres romains, 17 rue Cléberg, 69005 Lyon.Tél. : 04 72 38 49 30 et lugdunum.grandlyon.com . Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 11 h à 18h.

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