Extrait Art de l'Enluminure

4 Art de l’enluminure Porté disparu après l’incendie de Tournai en mai 1940, le Cartulaire de l’hôpital Saint-Jacques aura attendu près d’un demi-siècle avant d’être redécouvert. Ses miniatures n’étaient plus connues que par une lithographie publiée au XIX e siècle, une illustration au trait qui ne donnait qu’une pâle image de l’original. Or c’est à l’un des enlumineurs flamands les plus créatifs de la fin du Moyen Âge, le Maître du Livre d’heures de Dresde, que doivent être attribuées ses remarquables scènes historiées. Au-delà de l’admirable technique qui est la sienne, ce peintre d’exception tire habilement parti de la mise en page et articule différents niveaux de réalité et de fiction pour offrir une traduction visuelle de l’expérience vécue par les confrères et consœurs de l’hôpital, pèlerins de Compostelle pour la plupart. Le Cartulaire tournaisien apporte ainsi un éclairage unique sur un aspect essentiel de la dévotion médiévale : la force d’attraction des reliques, celles de « monseigneur saint Jacques » en l’occurrence, qui poussa les plus intrépides à braver les dangers de la route pour entreprendre le voyage de Galice. Page de droite et détail ci-dessus : Frontispice du Cartulaire de l’hôpital Saint-Jacques, Tournai, bibliothèque de la Ville, ms. 27, f° 1. © Tournai, bibliothèque de la Ville. Un chef-d’œuvre du Maître du Livre d’heures de Dresde Le frontispice du Cartulaire de l’hôpital Saint-Jacques de Tournai (Tournai, bibliothèque de la Ville, ms. 27) Dominique Vanwijnsberghe, chercheur à l’Institut royal du Patrimoine artistique (Bruxelles)

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz