Extrait Art de l'Enluminure

4 Le Maître des Heures de Rohan : Jean Hermant Lors de la mémorable exposition des Primitifs français, en 1904 à Paris, parmi les œuvres importantes, se distinguaient notamment les grandes miniatures du livre d’heures Latin 9471 de la Bibliothèque nationale, qui comportent des armoiries de la famille des Rohan. Émile Mâle n’hésitait pas à écrire dans son compte-rendu que « quelques-unes des grandes miniatures à pleine page comptent parmi les choses les plus pathétiques qui aient jamais été faites ». Il devait revenir au comte Paul Durrieu, huit ans plus tard, en 1912, de présenter la première étude d’ensemble de l’œuvre de cet artiste, baptisé provisoirement Maître des Grandes Heures de Rohan 1 . Il soulignait très justement que le manuscrit qui servait à le désigner, comme tous ceux qui lui ont été rattachés, est le fruit de la collaboration de plusieurs artistes, mais marqué par la « suprématie d’un chef qui dirige ou anime tout le travail et fait passer quelque chose de son génie propre même dans les pages auxquelles il n’a pas personnellement mis la main ». Depuis, l’art de ce miniaturiste a suscité de nombreuses études, sans qu’on parvienne à situer ni préciser les étapes de sa carrière. Une nouvelle analyse des documents et des œuvres permet aujourd’hui de proposer son identification. Albert Châtelet, professeur honoraire à l’Université de Strasbourg Ci-dessus : Jean Hermant, La Fuite en Égypte, Heures du roi René , Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. Lat. 1156 A, f° 62, détail. © BnF. Page de droite : Jean Hermant, Le mort devant son juge, Heures de Rohan , Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. Lat. 9471, f° 159. © BnF.

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