Extrait Virgule

Ésope est le plus illustre fabuliste (auteur de fables) de l’Antiquité. D’après la légende, il aurait été l’esclave d’un philosophe nommé Xanthos, auquel il aurait donné un jour une bonne leçon de sagesse en lui faisant manger de la langue accommodée à toutes les sauces… Ésope a probablement vécu aux VII e -VI e siècles avant J.-C. Les Grecs le considéraient comme « le père de la fable » , c’est-à-dire comme l’inventeur de ce genre littéraire (en réalité plus ancien). À partir du V e siècle avant J.-C., époque à laquelle les fables attribuées à Ésope sont devenues très populaires en Grèce, plusieurs auteurs ont rapporté des épisodes de la vie d’Ésope, le présen- tant comme un esclave originaire de Phrygie (une ancienne région de la Turquie actuelle) ou de Thrace (au UN FESTIN SELON ÉSOPE : LANGUE À TOUTES LES SAUCES ! Ésope discute avec le renard d’une de ses fables (décor d’un vase grec du V e siècle avant J.-C.). ▼ © D e A g o s t i n i / L e e m a g e bord de la mer Noire), et qui aurait imaginé des fables, puis serait mort à Delphes (une cité grecque) de façon tragique : accusé, à tort, d’avoir dérobé une coupe d’or, il aurait été précipité du haut d’un rocher, comme c’était l’usage pour les condamnés à mort. Une légende s’est peu à peu constituée autour d’Ésope et de sa vie, qui a été agrémentée d’aventures et d’anecdotes diverses et variées. Au I er ou II e siècle après J.-C., un auteur anonyme a composé, à partir de ces éléments, et en grec, une Vie d’Ésope : le fabuliste y est décrit comme un per- sonnage fort laid et difforme, mais rusé et plein d’esprit, et il est mis en scène dans une série de situations burlesques. Cette Vie d’Ésope a été ensuite reprise et réécrite. Au XIII e siècle, Maxime Panude, un moine de Constantinople (ville aujourd’hui appelée Istanbul, en Turquie) a publié une édition des Fables d’Ésope accompagnée d’une Vie d’Ésope , que, plus tard, au XVII e siècle, Jean de La Fontaine a tra- duite et adaptée librement pour en faire la Vie d’Ésope le Phrygien , une brève histoire qu’il a placée en introduction du premier recueil de ses propres Fables , en 1668.

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