Histoire de l'Antiquité à nos jours

La mobilisation politique 21 LesMontagnards sont appelés ainsi car leurs députés sont situés sur les bancs les plus élevés de l’Assemblée et soutiennent les sans-culottes. Ils s’appuient sur les sections parisiennes, contrô- lées par les sans-culottes, pour éliminer les Girondins à la suite des insurrections des 31mai et 2 juin1793. Ils dominent l’Assem- blée de juin 1793 à juillet 1794 (la Convention montagnarde). Parmi ses membres, on trouve Robespierre, Marat et Saint-Just (1767-1794). Ils représentent la bourgeoisie moyenne et les mi- lieux populaires. Par le décret du 10 octobre 1793, la Conven- tion confie des pouvoirs exceptionnels à un gouvernement révo- lutionnaire ou de salut public, tout d’abord dominé par Danton, puis par Robespierre et ses amis. Cela conduit à l’instauration d’un régime de terreur. Elle se termine avec la chute de Robes- pierre le 27 juillet 1794. Violence et agression Le13mai1793,àl’Assembléenationale,Anne-JosèpheThéroigne de Méricourt (1762-1817) est accusée de soutenir le chef de file des Girondins, Brissot. Elle est violemment agressée par des femmes jacobines qui la dénudent publiquement et la fouettent, obligeant le députéMontagnardMarat (1743-1793) à intervenir. Les affrontements politiques entre les députés au sein des diffé- rentes assemblées révolutionnaires sont à l’origine de la division actuelle du paysage politique français (droite et gauche). Elle est la conséquence du débat autour du droit de veto accordé au roi Louis XVI. Les députés favorables à un veto absolu, permettant au roi de rejeter une loi, sont assis à la droite du président, tan- dis que ceux favorables à un veto suspensif sont à sa gauche. Pendant la période révolutionnaire, différents courants poli- tiques s’opposent au sein des assemblées révolutionnaires. On ne peut pas encore les considérer comme des partis politiques, car les députés agissent en leur nom et il n’existe pas de disci- pline de vote. Sous le Directoire, on demande même aux dépu- tés de changer de place tous les mois pour éviter la formation de groupes politiques. Composition de la Convention nationale française élue en septembre 1792. CC BY-SA 3.0 C’est dans la salle du Manège des Tuileries que se réunit la Convention nationale jusqu’au 9 mai 1793. Elle s’installe ensuite dans l’ancienne salle des Machines du palais des Tuileries, vaste local au rez-de-chaussée utilisé pour des spectacles divers. Dans cette dernière salle, les tribunes étaient prévues pour huit à neuf cents personnes, ce chiffre pouvant dans certaines occasions être doublé, de Louis-Joseph Masquelier (1741-1811). Musée Carnavalet, Paris. Domaine public. Au sein de l’Assemblée nationale constituante de 1789 (17 juin 1789 - 30 septembre 1791), trois groupes politiques s’opposent : les monarchistes, les constitutionnels (les plus nom- breux) et les patriotes radicaux, encore très minoritaires. Dans la nouvelle assemblée, l’Assemblée nationale législative, élue entre le 29 août et le 5 septembre 1791, les Feuillants (bourgeoisie modérée et noblesse constitutionnelle) s’opposent aux Jacobins. Les premiers considèrent que laRévolution est ter- minée, tandis que les seconds veulent poursuivre les réformes. La Convention nationale est la nouvelle assemblée élue qui di- rige la République française du 21 septembre 1792 au 26 oc- tobre 1795. Elle est composée de trois courants politiques : les Girondins, les Montagnards et le Marais ou Plaine. Les Girondins tiennent leur nom de la députation de la Gironde. Ils sont les plus influents entre septembre 1792 et juin 1793 (la Convention girondine). Ce sont des notables provinciaux défa- vorables à la centralisation et qui rejettent le dirigisme écono- mique et les mesures de taxation exigées par les sans-culottes (voir infra). Ils éprouvent de la méfiance envers ceux-ci.

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