Extrait Dossiers d'Archéologie

Bateaux pirates attaquant un navire de la marine britannique, XVII e siècle. © Heritage Images/ Akg-images les besoins des marines de guerre sont parfois considérables et que l’on prend ce qui reste au port pour armer les capres : mousses, vieux, étran- gers, volontaires, estropiés et autres invalides, avec leur cohorte de hernieux, d’unijambistes, de pocrains ] , de borgnes, sans compter ceux qui sont « tombés du haut mât », c’est-à-dire les épileptiques. DES BATEAUX COMME LES AUTRES Le bateau pirate serait, quant à lui, forcément différent, arborant le Jolly Roger . À y réfléchir un peu, les corsaires font la même chose, plaçant en haut du mât le pavillon qui leur paraît le plus adapté pour approcher l’ennemi. Une législation plus aboutie sous le règne de Louis XIV les oblige simplement à hisser le pavillon national avant le premier coup de semonce. Les pirates, eux, envoient très généralement un pavillon rouge ou noir plain pour indiquer qu’aucun quartier ne sera fait ; ce faisant, ils affichent leur identité. Sans doute alors le navire pirate diffère-t-il dans ses structures ? Là encore, rien de neuf sous le soleil. Bien des pirates vont à Terre-Neuve pour y compléter, de gré ou de force, leurs équipages, trouver des rechanges, des vivres. Ils font route ensuite sur l’Afrique, où les négriers offrent de riches cargai- sons, mais aussi de bonnes frégates adaptées à la navigation en mer chaude. C’est également un avantage de se mutiner dans ces zones, le navire est immédiatement opérationnel. Edward England, venant des Bahamas en 1718, s’empare ainsi de deux négriers, le Cadogan , qui est donné à Howell Davis, et La Perle , qu’il conserve sous le nom de Royal James : une frégate de 26 canons et quatre pierriers. L’année suivante, la capture de dix négriers lui permet de sélectionner les navires les plus fins de voiles : le Mercure est renommé le Queen Anne’s Revenge , l’ Elizabeth et Catherine devient le Roi volant . Un armement pirate se réalise comme n’im- porte quel armement, en fonction de la mission assignée, avec suffisamment d’hommes pour occu- per tous les postes et des munitions de bouche et de guerre en quantité suffisante. Lorsque le 7 mai 1694 Henry Every, second, se mutine en prenant la tête de son équipage devant La Corogne, le Charles II , rebaptisé le Fancy , est une frégate que les Anglais ont prêtée aux Espagnols, elle est donc armée en guerre. En 1717, Teach et Benjamin

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