Extrait Art et Métiers du Livre

AML N° 330 45 D’atelier en atelier En suivant le parcours de Louis, on visite à peu près tous les ateliers où l’on imprime de l’es- tampe. Une des premières presses « sérieuses » qu’il ait conçues l’a été pour Michel Bon et Charlotte Reine, qui avaient un atelier au 19 de la rue Croulebarbe, dans le 13 e arrondissement de Paris. Les ateliers évo- luent, naissent et meurent. Les presses, elles, survivent, pour la plupart, mais elles se déplacent, elles émigrent. Celle-ci se trouve maintenant dans l’atelier de Christos Santa- mouris, dans l’île grecque de Tinos. Le deu- xième atelier important pour lequel il a tra- vaillé est celui de René Tazé. Lorsque René s’est installé rue Hittorf (Paris 10 e ), Louis, au début des années 1980, lui a construit une grosse presse lourde (80 cm de passage, 125 cm de long – René pense qu’il aurait pu faire plus long). C’est elle qui a été immortali- sée par Érik Desmazières dans plusieurs de ses estampes 2 . Elle est toujours dans l’atelier de René, dans son nouveau lieu (70, rue René Boulanger,Paris 10 e ),mais elle appartient main- tenant à Bérengère Lipreau. René a également acquis la machine de Claude Groschêne, une Ledeuil électrique, quand ce dernier a arrêté De haut en bas : Montage d’une presse par Louis Richebé chez Michel Cornu à Mulhouse. © DR. Presse conçue pour l’atelier de Michel Bon et Charlotte Reine rue Croulebarbe à Paris. Elle se trouve aujourd’hui dans l’atelier de Christos Santamouris sur l’île grecque deTinos. © Christos Santamouris. l’imprimerie en taille-douce à Vincennes pour se consacrer à l’aquarelle.Louis a d’ailleurs tra- vaillé avec Patrick Ledeuil à fabriquer diffé- rentes presses ; une qui a été présentée au Saga (Salon des arts graphiques) ;une exécutée pour les frères Village, qui travaillaient pour Arman,laquelle presse est passée ensuite chez Corinne Forget à Montreuil, dans la banlieue parisienne ; une autre pour Christian Guérin, qui gravait les estampes de Folon et avait monté un atelier à NewYork ; cette dernière « Les artistes savaient qu’ils pouvaient lui faire confiance quand il travaillait pour eux parce qu’il comprenait ce qu’ils voulaient et ce dont ils avaient besoin pour leur création. »

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