Extrait Archéologia

4 / ARCHÉOLOGIA N° 572 I À LA UNE L’origine du musée remonte à 120 ans et à l’exposition coloniale de 1897, par laquelle le roi Léopold II souhaitait montrer les richesses coloniales du Congo aux Belges. L’engouement que suscita cette manifestation incita le souverain à transformer le palais des Colonies en un musée permanent, le musée du Congo. Le bâtiment actuel n’est, lui, édifié qu’au début du XX e siècle dans le style « palais des Beaux- Arts », inspiré du Petit Palais à Paris. « pendant de nombreuses années, le musée a diffusé un message colonial et a présenté au public l’idée que les cultures de l’Ouest étaient supérieures à celles de l’Afrique ». Si le musée assume désormais ses responsabilités dans ce domaine, il souhaite surtout dépasser cette vision réductrice. Il fallait revoir intégralement l’exposition per- manente, inchangée depuis les années 1950, détachée de la recherche scienti- fique actuelle et profondément raciste. L’énergique « révolution culturelle » menée depuis le début des années 2000 a placé hors-jeu les représentations dégradantes (qui exaltent notamment l’idée d’un « bon sauvage noir et nu » que l’homme blanc belge vient civi- liser) au profit d’œuvres présentant En 1910, l’institution devient musée du Congo belge, l’adjectif « royal » étant ajouté en 1952. Après l’indépendance du Congo en 1960, le musée est nommé musée royal de l’Afrique centrale. Une révolution culturelle Mais il était temps d’écrire une nou- velle histoire pour cette institution for- tement marquée par le sceau du colo- nialisme européen. Comme le souligne le directeur du musée, Guido Gryseels, Tervuren : réouverture de l’AfricaMuseum Les musées changent, les objets restent. Et notre regard sur eux se modifie. Il en est ainsi des collections du musée de Tervuren, près de Bruxelles. Anciennement musée royal de l’Afrique centrale, il a fait peau neuve et pris le nom, international et pudique, d’AfricaMuseum. Depuis le 9 décembre, le visiteur peut donc découvrir son nouveau contenu mais surtout y percevoir sa nouvelle philosophie axée sur une décolonisation massive de notre regard. Vue de la salle : Art sans pareil . © MRAC, Tervuren/Jo Van de Vijver

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